Les pièces incontournables du style grunge à adopter cet automne

Les pièces incontournables du style grunge à adopter cet automne

L’automne, c’est la saison des feuilles mortes, de la pluie fine et des playlists un peu plus lourdes en guitare saturée. C’est surtout le moment parfait pour ressortir ses fringues grunge du placard, ou pour s’y mettre sérieusement si t’as encore jamais osé. Parce qu’on va pas se mentir : le grunge, c’est le style de ceux qui s’habillent comme s’ils en avaient rien à foutre, tout en ayant (évidemment) réfléchi à chaque couche de leur look. Si t’as besoin de repères, voici les pièces de base à adopter sans tomber dans le déguisement façon revival raté. Grunge oui, costume non.

La chemise à carreaux : le graal du grunge

Pas besoin de faire dans l’originalité ici. La chemise à carreaux, c’est le pilier. Nirvana, Soundgarden, Pearl Jam : tous ont validé. Si t’en as pas une dans ton armoire, t’as pas encore commencé. Le bon modèle ? En flanelle — douce, chaude, pas figée. Les teintes classiques, c’est rouge/noir, vert foncé, bleu marine. Évite le fluo ou les coupes cintrées : on reste dans le lâche, le vécu, presque dégoulinant.

Tu peux la porter ouverte sur un t-shirt blanc tout simple, ou fermée avec les manches retroussées. Les jours où t’as pas envie de faire d’effort, tu la noues autour de la taille. C’est pas compliqué : elle se démerde toute seule pour envoyer le bon message.

Le jean destroy, évidemment

Un bon jean grunge, c’est un jean qui a morflé. Pas besoin qu’il soit troué à mort, mais on veut du vécu. Les bords effilochés, les accrocs, les marques de décoloration naturelle, ça marche. On évite les jeans slim trop propres — ça colle pas avec l’attitude. Privilégie les coupes droites, un peu loose, taille haute pour les filles si elles veulent jouer le délire 90’s jusqu’au bout, sinon classique.

L’un de mes jeans préférés, c’est un vieux Levi’s 501 piqué en friperie à Bruxelles pour 15 balles. Je l’ai porté pendant trois concerts avec une bière renversée dessus. Résultat : taches indélébiles et style validé. Le grunge, c’est les cicatrices textiles qui racontent une soirée, pas la perfection neuve blindée d’étiquettes.

Le perfecto (ou assimilé)

Ok, grunge = Seattle, pas Londres. Mais le cuir fait partie du jeu. Pas celui des moto-clubs hyper huilés, plutôt celui qui en a vu. Le perfecto un peu râpé, ou une veste en cuir noire sans trop d’attirail, c’est un bon allié pour casser un look trop sage. Et pour les jours froids et mouillés, rien de mieux qu’une pièce qui encaisse.

Si t’as pas les moyens de t’offrir un vrai cuir, le simili peut faire l’affaire, tant qu’il évite de briller comme un disque de Dua Lipa. Un bon cuir se patine, s’use et se respecte. Comme ton album de Mudhoney.

Les boots usées ou les Converse écorchées

Côté pompe, deux écoles : ceux qui vont vers la botte (Doc Martens, Rangers, Caterpillar, même Timberland version crade), et ceux qui restent fidèles aux bonnes vieilles Converse Chuck Taylor. Les deux sont valides, tant que le modèle est poussiéreux, lacé n’importe comment, et totalement inadapté aux réunions Zoom.

Ce qui compte ici, c’est pas qu’elles soient flambant neuves, c’est qu’elles aient l’air d’avoir vécu dans un squat ou une salle de répète. Pour info : mes Converse actuelles ont survécu à deux déménagements et trois festivals. J’ai jamais lavé les lacets. Voilà l’idée.

Le t-shirt de groupe (mais pas n’importe lequel)

Tu veux afficher la couleur ? Affiche-la bien. T-shirt de groupe, oui. Mais évite les erreurs grossières. Pas de Ramones si tu connais que « Blitzkrieg Bop ». Pas de Nirvana version Primark. L’idée, c’est de porter un t-shirt parce que le groupe t’a retourné la tête dans un garage, pas parce que tu l’as chopé en promo sur ASOS.

Si tu veux varier, pioche du côté de Sonic Youth, Alice In Chains, Melvins, L7, Babes in Toyland… Bref, ceux qui sentent encore la clope froide et la sueur. Et si ton tee est un brin décoloré, c’est encore mieux. Le grunge, c’est pas la fast fashion, c’est la lente décomposition graphique.

Le pull oversize tricoté

Curt Cobain portait des pulls moches. Et ça marchait. Plus c’est informe, plus c’est dans le ton. Cherche des pulls en maille, aux motifs douteux, qu’on croirait tricotés par une grand-mère qui a confondu la laine et le LSD. Les couleurs ternes, les coupes larges, les cols qui baillent… tout est bon à prendre.

Friperies, marchés aux puces, même chez Emmaüs, tu trouves des merveilles. Et pour le porter ? Avec ton jean dévasté, ou même par-dessus une robe à fleurs déprimée. Mais ça, on y vient.

La robe fleurie (pour les filles qui n’ont pas peur du contraste)

Oui, paradoxalement, le grunge féminin a un côté assez doux. La robe longue ou midi à petites fleurs, fluide, presque romantique… là encore, c’est Nirvana qui a lancé le délire. Tu balances ça avec une paire de Doc et un gilet militaire et bam, t’as le contraste parfait : sauvage vs fragile, confortable vs cassant. Le genre de look qui raconte plus qu’il ne montre.

Et ne va pas croire que c’est un style pour les concerts seulement. Une robe grunge, c’est aussi bon pour flâner dans un disquaire ou boire un café noir en terrasse, hoodie par-dessus et rimmel mal foutu inclus.

Le bonnet loose rapiécé

L’accessoire qui finit la silhouette quand t’as pas lavé tes cheveux depuis deux jours (voire plus — on ne juge pas). Le bonnet dans son état le plus simple : tombant, parfois un peu troué, souvent noir ou gris foncé. Pas besoin de marques, pas besoin de logo.

C’est ce genre d’accessoire qui dit : « j’ai passé la nuit sur le canapé, et alors ? ». En gros, un outil pour continuer à avoir l’air cool quand t’es en gueule de bois ou que l’automne te tabasse.

Le sac en toile ou le tote bag en fin de vie

Personne dans le grunge n’a de sac dernier cri. On parle ici de vieilles besaces molassonnes, de sacs militaires récupérés ou de tote bags ayant servi à trimballer des vinyles (et en général, ils sont tâchés de bière ou déchirés sur un coin). Pratique, simple, sans chichi.

Et ça tombe bien, les sacs pratiques, c’est ce qu’il faut quand tu sors sous la flotte pour aller traîner en ville ou partir en concert. Le grunge, encore une fois, c’est pas du défilé, c’est de la vie réelle. Et dans la vraie vie, on transporte ses clopes, ses écouteurs et son carnet d’idées moisis dans un fourre-tout à moitié percé.

La couche qui sauve : parka ou manteau militaire

Quand l’automne vire au froid humide (aka presque toute la saison en Belgique), il faut une couche de plus. La parka kaki ou le manteau d’inspi militaire est un choix évident. Solide, simple, passe-partout. Tu peux en choper un dans les surplus militaires ou friperies américaines. Privilégie le robuste, pas le fashionnista. On veut du poids, de la capuche, des poches.

Je t’en parle d’expérience : mon vieux M65 récupéré chez un ancien disquaire à Liège m’a sauvé la mise plus d’une soirée pluvieuse. Sobre, durable, grunge. C’est pas plus compliqué.

Ce qu’il ne faut pas faire (sinon t’es à côté de la plaque)

  • Des looks trop millimétrés façon influenceur – le grunge est crade ou il n’est pas.
  • Accumuler les pièces pour “avoir l’air grunge” – une silhouette bien pensée fait plus que 12 couches de cliché.
  • Porter du faux vintage trop propre – ça se voit, et ça tue tout. Privilégie le vrai usé ou laisse le temps faire son boulot.
  • Rechercher l’approbation – le grunge, c’est l’indifférence stylée, pas la comédie sociale.

En résumé ?

Tu veux du grunge cet automne ? T’as pas besoin d’un budget énorme, ni d’un styliste. Tu chopes quelques pièces solides, tu les portes sans trop y penser (mais pas non plus en mode zombie), et tu vis dedans. Le grunge, c’est pas la tendance du moment, c’est une manière de traverser la saison avec du fond, de l’usure et une playlist bien sale dans les écouteurs.

Et si t’arrives à choper une vieille chemise qui pue un peu le patchouli et la bière éventée ? T’es pas loin du cœur du sujet. Welcome back to 1992 (et t’as pas besoin de DeLorean).