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Citytrip à Gand : une escapade entre street art et cafés indie

Citytrip à Gand : une escapade entre street art et cafés indie

Citytrip à Gand : une escapade entre street art et cafés indie

Quand on pense à un citytrip en Belgique, Gand ne tape pas toujours en premier. Trop proche, trop calme, pas assez “exotique”. Et pourtant, cette ville est un parfait dosage entre vibes alternatives, gueule artistique et culture éparpillée façon puzzle. Si tu cherches à éviter le circuit touristique de masse, que tu veux boire un bon café en écoutant un vieux morceau d’Interpol et croiser un mur tagué façon fresque punk, garde tes Vans aux pieds : on va à Gand.

Premiers pas dans la vieille marmite flamande

Gand a beau se la jouer médiévale, elle n’a rien d’une grand-mère. Oui, il y a les canaux, le château des comtes, les pavés, tout le folklore classique – mais si tu y débarques en pensant faire un pèlerinage chez les guides Michelin, tu risques de te manger un mur. Ici, l’ambiance se planque dans les ruelles secondaires, les vitrines qu’on repère à peine et les terrasses qui balancent Fugazi ou PJ Harvey quand le soleil tape un peu fort.

Oublie le Brussels-snobisme, Gand est grouillante mais jamais arrogante. La ville a gardé un côté artisanal – pas pour faire joli, mais parce qu’ici, les gens créent, collent, taguent, brassent, exposent sans permission. Tu le ressens dès que tu poses le pied dans le quartier Patershol ou autour du Rabot. C’est brut, ça sent la bière locale et la peinture fraîche. Et non, c’est pas “instagrammable”. Tant mieux.

Repérer les murs : le street art de Gand

Si tu lèves les yeux en te baladant, tu risques de tomber sur des pieuvres géantes, des portraits poétiques ou des messages politiques en quatre langues. La scène street art gantoise est solide et auto-gérée. Pas de truc léché commandité par IKEA ici, on est sur du collage à l’huile de coude, des graffs qui bavent et des détournements de panneaux de signalisation qui piquent.

Le plus connu, c’est sans doute le Werregarenstraat, surnommé le “graffiti street”. C’est un long couloir à ciel ouvert en plein centre-ville, ouvert à tous ceux qui ont une bombe dans la poche et quelque chose à dire. Ça change tous les mois, parfois tous les jours. Bon, c’est devenu un peu touristique, mais ça reste un bon starter. Ensuite, prends le temps de te perdre autour du quartier Dampoort ou entre le Vooruit et Sint-Pieters. Là, tu tombes sur du lourd. Des fresques murales de Bue the Warrior ou ROA (qui est d’ici) balancent du bestiaire cauchemardesque en noir et blanc.

À noter : la ville a mis en place un plan “Sorry, Not Sorry” pour encourager les artistes tout en évitant l’effet “Disneyland du tag”. Ils ont pigé le truc.

Des cafés qui balancent autre chose que Coldplay

Tu l’as compris, Gand c’est pas l’endroit pour écouter du synthé-pop aseptisé pendant que tu bois un latte au lait d’avoine. Ici, les bouis-bouis ont tous un petit grain de folie. Derrière une façade souvent quelconque, tu peux tomber sur un bar qui diffuse du Joy Division à 10h, ou un salon de thé planqué dans une friperie remplie de vinyles vintage.

Quelques adresses où poser ses boots :

Globalement, tu peux entrer dans quasiment n’importe quel troquet autour de la place Vrijdagmarkt ou du quartier Zuid et tomber sur une deco récup’, deux mecs qui parlent littérature russes et un barman qui écoute Queens of the Stone Age en haussant les épaules. C’est ça Gand.

Mode : du second-hand plus que du showroom

Envie de choper une pièce qui a du vécu, du cuir un peu râpé ou une veste en jean qui a vu le Berlin de ’89 ? Gand a ce qu’il faut. Les friperies sont partout, souvent bien planquées et surtout, pas encore ruinées par la hype parisienne. Ici, la sape se vit plus qu’elle ne se montre, et les boutiques sentent encore parfois le vieux disco et l’encens froid.

À ne pas rater :

Et si tu veux carrément voir des créateurs locaux, cap sur le magasin Hunting and Collecting, où la mode se mélange à l’art et à la déco, dans un esprit très DIY mais jamais cheap.

Se perdre à bon escient

Une des meilleures façons de visiter Gand, c’est au pif. Littéralement. Tu prends un vélo (à louer dans les gares ou les magasins de cycles locaux) et tu suis ton flair. La ville est ultra plate, donc pas de panique si ton cardio est plus proche de celui d’un roadie que d’un coureur. En pédalant un peu en dehors du centre, tu tombes vite sur des coins méconnus comme Ledeberg ou Muide-Meulestede, avec des anciens entrepôts réhabilités, des squats artistiques et même des zines vendus dans des cabanes perchées (si si).

Envie d’une pause verte ? Le Citadelpark est un présentoir végétal parfait pour un pique-nique post-apéro ou une sieste à l’ombre des sculptures. Et si t’es plus du genre “je bois du blanc sec en mettant des lunettes de soleil”, pousse jusqu’au Kraanlei le long de la Lys. Moins envahi que les quais touristiques, mais bien plus stylé.

Une scène musicale qui couve

Gand n’est pas juste le repaire visuel d’artistes urbains. Niveau musique, ça bosse aussi sévère. Des labels indé comme KRAAK ou Consouling Sounds balancent du drone, de l’expé, du noise – aucune concession. Si tu veux creuser, le mieux c’est de choper un fanzine local (disponible dans certains cafés) et de repérer où se passent les concerts la veille pour le lendemain. Peu de communication, beaucoup de bouche-à-oreille. Le bouche-à-bouche, c’est pour après.

Les salles à checker :

Petite faim sans chichi

Même si les gantois savent cuisiner vegan ou asiat’ fusion si besoin, l’ADN reste belge : costaud, généreux, honnête. Tu ne viens pas ici pour faire une photo de ton assiette, tu viens pour caler l’estomac après trois bières et deux virées dans un squat artistique.

Quelques bons spots :

Et évidemment, n’oublie pas le cuberdon. Ce bonbon conique violet au cœur liquide. Soit tu détestes, soit tu veux en planquer dans tes chaussettes à la sortie.

Gand ne cherche pas à plaire à tout le monde. Et c’est ça qui fait du bien. Elle te parle si tu prends le temps de t’y perdre, si t’apprécies l’énergie brute des endroits pas encore aseptisés. Une ville pour flâner l’oreille ouverte, le regard curieux, et le cœur prêt à aimer la crasse un peu poétique d’un trottoir mal balayé. Pas parfaite, mais bien réelle – comme une bonne ballade rock un peu trop longue mais qu’on remet toujours.

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